Enfance Difficile et Perturbée

ci-dessus mon Grand-père                                                                                                  Ma Grand-mère

Mon arrivé au hameau de " TIXERONT " en 1958/59

Je me souviens plus du trajet qui faisait une quarantaine de Kms , j'étais accompagné par Mme Martin " ma maman nourrice " nous avons pris un bus, je pense que c'était le bus des ouvriers de l'usine des Ancizes. Je me souviens que nous avons passé à l'ancien barage des Fades qui est aujourd'hui noyé dans la retenue du barrage des Fades actuel. Puis à l'usine des Ancizes , la... nous avons changé de car qui a dû nous conduire  jusqu'a Pontgibaud  je suppose ...

Après nous avons marché à pied pendant plusieurs Kms 

puis nous avons pris un sentier qui grimpais.... qui grimpais et enfin nous arrivons dans un village il y avait une grande ferme avec plusieurs bâtiments.... 

Et la nous sommes accueilli par  " mes grand parents  et mes arrière grand parents  "  Je ne les connais pas bien sur 

Mes grand parents et mes arrières grand parents je ne les connaissais pas bien sûr et je ne me sentais pas très à l'aise dans cette maison qui allait être la mienne définitivement je pense, ma grand mère pleurait de me voir d'ailleurs elle pleurait souvent je me souviens , elle souffrait en silence.... Mes grand parents et mes arrières grand parents vivaient sous le même toit avec le frère de ma mère, mon oncle qui avait 25 ans environ ...j'ai des trous de mémoire sur cette période d'intégration..... il est vrai que je n'avais que 7ans ou 8 ans environ quand je suis arrivé au village de TIXERONT

C'était une grosse ferme avec plusieurs bâtiments agricoles , il y avait des vaches et des bœufs ,des moutons , des poules , des canards, des oies, des chiens et des chats et aussi un Cheval ...

Je me souviens dans la maison d'à côté il y avait une grande famille avec des enfants, 3 enfants à peu près de mon âge.

Je me suis rapproché tout doucement de ces enfants qui allaient être..... plus tard mes copains de village les plus proches.

La première approche s'est très mal passée puisque j'ai reçu une pierre par la tête qui me laissera une cicatrice aussi bien physiquement que moralement.... j'ai eu l'impression d'être un étranger à ce village . Ça commençait mal.

je restais plusieurs jours près de mes grand parents et arrière grand parents que je découvrais et apprenais à connaître ... C'était des agriculteurs travailleurs qui étaient propriétaires de leur ferme et de leurs terres depuis plusieurs générations , puisque le village portait le même non « Tixeront »

Tout le monde travaillait dans la ferme du matin au soir , mon grand père

s'asseyait en bout de table et donnait les ordres pour la journée ...

Il avait l'air très dur avec la famille mais à la fois très bon, il était très respecté dans le village et dans la Commune.

Le dimanche il se rasait de frais, prenait le costume et le chapeau noir

pour aller à la messe à Bromont Lamothe distant de 3 kms qu il parcourait à pieds bien sûr.

Mon Grand Père était très fier et pourtant ..... ma grand mère qui était la belle fille de la maison était soumise et prenait souvent des réflexions de mon grand père mais aussi de mon arrière grand mère .....

Un jour mon grand père m'emmena voir ma maman, que je ne connaissais pas, à l'Hopital Psychatrique de Sainte Marie. Je fus surpris de voir ma mère qui ne me connaissait pas non plus, mourante, je ne la reverrai plus jamais .

Mon arrière grand père décède je sait plus à quel âge ....puis ce fut le tour de mon arrière grand mère , ça fait du vide dans la maison .

Mon grand père m'inscrit à l'école des sœurs à Pontgibaud pourquoi? je ne sais pas , j'y restais même pas un an je n'en garderai pas de bons souvenirs ( je faisais des fugues et me cachais)

Puis j'entrais à l'école des frères Saint Gabriel à Pontgibaud comme demi-pensionnaires . En 1964 au pensionnat Saint Gabriel à Pontgibaud...j'en garde un très mauvais souvenir ou j'ai énormément souffert pendant la période  j'y suis resté.

je faisais le trajet école/maison à pied ( 4 kms ) avec les autres enfants des village de TIXERONT,de MIOCHE et de BOUZARAT  dont certain deviendrons des Copains, les plus grands encadraient les plus petits

je retrouvais mes plus proches voisins de village qui m'avaient jeté la pierre et on copinera tout doucement en faisant le trajet à pied.

Plus tard on fera le trajet en vélo ensemble jusqu'au Certificat d'étude.

A l'Age de 12 ans parfois je rentre plus tard à vélo en flânant dans les rues de Pontgibaud, j'ai besoin de m'évader de « mon chez moi » ma vie est plus dehors qu'à la maison , mon grand père n'est pas content quand je ne rentre pas avec les autres enfants du village et il me le fait savoir en me grondant.

 

L'école Saint Gabriel en 1960 est très disciplinaire, c'est une école où l'on fait de la différence entre les enfants de « bonnes familles » et les cas « particuliers , sociaux ou batard » comme moi sans parents qui porte le même pantalon toute l'année pour faire des économies à mes grand parents... Aujourd'hui cela 'est du HARCELEMENT

Quand je fais de petite bêtises comme tout le monde ou que je suis punis pour les autres , on me tape sur la tête avec une règle en fer, on m'arrache une poignée de cheveux, on me tape la tête contre le tableau ou alors c'est la fessée devant tout le monde pour m'humilier un peu plus...Ces messieurs de l'église sont sans remords, ils appliquent leurs lois faites de mépris... 

Pour une école se disant très catholique ce n'est pas très représentatif ...Si Jésus avait été là.......il leurs aurait botté les fesses je pense

Les sois disant « professeurs » sont habillés comme les curés ils se prennent pour des " Dieux " il faut faire la prière 8 fois par jour c'est comme ça en 1960...

J'arrive difficilement à m'intégrer avec mes cheveux rouge et mes taches de rousseurs , les autres enfants me font des réflexions sur mes habits qui ne sentent pas toujours bon , et les cheveux et les taches de rousseurs  etc.

Je me souviens d'une anecdote ...un jour on nous sert au repas de midi un plat d'épinards cuits à l'eau, ce n'est pas bon quand on est ado...personne ne prend d'épinard, on dissimule du pain dans nos poches et le tour est joué .Le lendemain, comme pour nous punir, on nous ressert le même plat d'épinards ... nous remettons du pain dans nos poche et le tour est rejoué Le troisième jour on nous ressert le plat d'épinards un peu flétri je reconnais ... nous remettons du pain dans nos poches et là le surveillant me prend en flagrant délit. Je suis puni battu devant tout le réfectoire avec 500 fois à copier « je ne dois pas voler de pain pour le mettre dans mes poches pendant le repas de midi »

Je suis abattu , humilié d'ailleurs je suis souvent puni. Pour les autres 

je suis considéré comme un « cas ». Les enfants de bonnes familles ne font pas de bêtises bien sûr bien sûr. Ces famille qui se disent Cathos, bourgeois, différents apportent le saucisson, la rosette ou le jambon pour" faillotter" un petit peu plus .... je ne donne pas de noms mais ça fonctionne comme ça pour se faire bien voir chez les Curés . Mon grand père lui n'apporte rien...

En classe malgré tout ça je me permets, « même si ça plait pas à Messieurs les Curés », d'être le premier de la classe avec de bonne notes pendant plusieurs années.

Je resterai jusqu'au certificat d'étude que je passerai avec succès

à l'age de 14 ans et point final avec St Gabriel je n'en garderai pas un bon souvenir évidement

Au village de TIXERONT je parle à tout le monde, on me regarde bizarement comme un cas social, parfois on me met de coté, on m'ignore c'est comme ça. Je souffre énormément du regard des gens ....c'est terrible le regard des autres je ne peux pas vous dire ce que je ressens. Je prends l'habitude de me cacher, ça me rend timide tout ça. A la maison je m'ennuie il n'y a rien c'est vide de tout... Noel est un jour comme les autres à part qu'il faut aller à la messe de minuit à pied. Je n'ai pas de cadeaux, d'ailleurs je n'ai jamais eu de cadeaux de Noel et aujourd'hui je n'aime pas que l'on me fasse un cadeau je suis gêné.  Je vais souvent chez mes voisins c'est bien chez eux, je joue quelque fois avec leurs jouets de Noel...Il n'y a aucun confort à la maison en 1964, pas de télé, mais pas de radio non plus, il faut tirer l'eau dans un puit, se laver à l'eau froide et il aller aux toilettes dehors au fond du jardin . L'hiver il fait froid les carreaux sont givrés. Les repas du week-end sont composés souvent de choux, de patates et du lard de cochon c'est pas bon mais on force à manger.  Quand je reviens de l'école à pied j'ai droit à un morceau de pain et des sucres et le soir du lait chaud avec des morceaux de pain bis et au lit . 

Un jour je dis à mon grand père , que j'aime la musique et je voudrais en faire plus tard , la réponse est direct « De la musique pour quoi faire ?   la musique ça coute cher c'est pour les docteurs ». Je suis déçu

Quand je fais des bêtises, et j'en fais beaucoup mais beaucoup , mon grand père se met en colère et me dit « Va voir ton père, je ne suis pas obligé de t'élever moi "batard" » et là je pleure, ça me fait très mal , parfois je fugue un grand moment pour me ressourcer et quand je reviens ma grand mère pleure et me console

Cela se répètera très souvent, trop souvent et ça me fera très mal psychologiquement....J'en garde des traces encore aujourd'hui . 

Quand je demande où habite mon père, mon grand père devient tout rouge et se met en colère...On dirait que je réveille des mauvais souvenirs qu'il faut surtout pas parler, j'en garderai des cicatrices . Je ne demanderai plus jamais où est mon père par peur de me faire gronder , je sens que personne ne veut parler de cette « sale histoire » qui s'est passée il y a 14 ans avec ma mère, je ne demanderai plus jamais de renseignements sur l'histoire de mes parents et ça restera comme ça toute ma vie.

Puisque c'est interdit d'en parler je ne chercherai jamais à savoir qui est mon père même aujourd'hui, et même s'il n'habite pas très loin de chez mes grand parents. Je ferai sans , tant pis ainsi va la vie ...

j'ai 14 ans et envie de plus en plus de faire de la musique mais c'est impossible avec mes grand parents qui me répètent que la musique ce n'est pas un métier et c'est fait pour les gens riches .... de plus aucun professeur de musique dans la région ça ce fait pas, ça n'existe pas.

Je rentre à « Belle Ombre », école professionnelle à Clermont Ferrand,

pour y apprendre un métier, je veux faire électricien mais il n'y a pas de places et l'on me dit que je n'ai pas le niveau requis ..... donc je ne sais pas quoi faire, au hasard je choisis menuiserie.

Là encore je ne garderai pas un grand souvenir de cette école technique

où je resterai 3 années en internat. je rentrais tous les 15 jours chez mes grand parents, parfois toutes les trois semaines et quand je repartais le lundi matin à 5h30 pour trois semaine je pleurais...

Mon grand père, alors qu'il venait d'être en retraite, fit une « congestion cérébrale » il décédera quelques jours plus tard à l'age de 65 ans je le regretterai beaucoup même s'il fut très très dur avec moi ....

Mon oncle, le frére de ma mére, « la vrai » me prendra en charge puisque  je suis mineur et la majorité est à 21 ans en ce temps la .

Finalement, je passerai un CAP de menuisier tant bien que mal avec succés à l'age de 17 ans. 

Je travaillais dans une petite entreprise du coté de Pulvérière, là aussi je rentrerai que les week-end.

Au bout d'un mois je réalise que je n'aime pas du tout ce métier de menuisier et je décide de tout arréter au grand désespoir de mon oncle ...

 

Dans l'hivers 1969, je fais la connaissance d'un copain « Dédé » qui habite le village d'à côté. Ensemble, on fera nos premières sorties dans quelques Bals de la région et ça me fait du bien de voir du monde, le moral en a besoin, il est vrai que je ne me sens pas bien avec ma grand mère et mon oncle qui me fait des remontrances sur mon comportement. En effet, je suis sans vision de l'avenir pas de travail et à charge.

je travaille avec mon oncle qui a 35 ans et qui n'arrive pas à se marier, il souffre de la situation et me fait comprendre que c'est à cause de mon histoire s'il n'arrive pas à se marier.

Nous travaillons sur la ferme familiale dont il a la charge maintenant, mais je n'ai pas de gout à travailler à la ferme.  je suis différent des autres enfants 

Mais je sens qu'il préfère que je parte travailler ailleurs, j'ai l'impression de le gêner et il me le fait de plus en plus sentir.

Il y a un cheval à la ferme pour les travaux , parfois il m'arrive de le monter et partir rêver dans la nature seul je suis bien dehors.

Ma grand mère me soutient ça me fait du bien , mais ça ne suffit pas, je ne sais plus quoi faire et où aller ...je souffre tous les jours un peu plus et me demande pourquoi j'existe, pourquoi on ne me dit rien sur mon existence  ,je passe une partie de ma journée dehors seul .Ma grand mère me cherche elle a peur...

Parfois, je fais une sortie avec mon copain « dédé » où je bois de l'alcool pour oublier mais rien n'y fait.

Quelques jours plus tard, je ferai une grave dépression avec une envie terrible de mourir j'en peut plus de vivre, après avoir absorbé de la « taupicide » qui servait à tuer les taupes dans les prés....cela se terminera par un suicide...raté puisqu'on retrouveras par hasard aurait-il, agonisants   pas très loin de la maison.

je me retrouverai à l'Hôtel Dieux au service « Flemming » ce que l'on appelle « l'avant morgue » entre la vie et la mort.

Quand j'ouvre les yeux, j'ai des fils et tuyaux partout, je n'arrive pas à parler je tombe de fatigue, je ne sais pas pourquoi je suis là .

Quelques jours plus tard, lorsque je vais un peu mieux, je suis transporté à l'Hôpital Général de Clermont Fd où je resterai environ 2 mois en psycho avec un gros traitement et des piqures tous les jours. Lorsque mon oncle vient me voir à L'hopital, je lui dit de partir je ne veux plus le voir il me fait mal.

Les VRAIS copains viennent me rendre visite et me remontent le moral cela me fait du bien et tout doucement je reprends goût à la vie.

J'ai besoin des Copains c'est ma famille, je passe beaucoup de temps avec eux. Ma vie est plus dehors qu'à la maison de mon oncle et ma grand mère.

A la sortie je rencontre un psychiatre qui me donne un gros traitement , il est vrai que je suis faible et dépressif, puis une assistance sociale afin de me projeter sur mon avenir.

Je sais qu'a partir de ce jour-là , il va falloir que je je fasse attention à ma santé , je sais qu'au fond de moi je suis assez faible psychologiquement je souffre en silence , même encore aujourd'hui.

Quelques jours plus tard, nous sommes fin 1970, je rentre au CFPA pour apprendre le métier d'électricien je me sens mieux je réussis cette formation accélérée et sort avec un diplôme d'électricien ( métier que je voulais faire il y a quelques années) Ma grand mère, qui est en retraite, me donne un peu d'argent pour sortir avec les copains

Dans mes sorties, je m'approche pas des filles, j'en ai peur.....je suis timide et réservé et complexé par ma situation

Aussitôt je suis embauché dans une entreprise qui s'appelle EPEI comme électricien industriel. Je suis content je me sens bien je gagne mes premiers salaires .Quelques mois plus tard je passe mon permis que je réussis du premier coup,

je mets de l'argent de côté et quelques mois aprés m'achète ma première voiture pas trop chère

« une dauphine Renault à 3 vitesses » 350000 ancien franc ou 3500 francs je sais plus du tout ...baste , 800€ ou 1000€ ou un peu plus , je n'arrive plus à me repérer;; excusez moi 

Je suis libre indépendant ou presque, j'existe ... une petite lueur d'espoir de bonheur qui me donne un peu d'assurance   .....

Et je me dit il va falloir compter que sur moi, regarder devant et non derrière , avancer et vivre avec ..trouver ma route de manière à rebondir au plus vite j'en ai besoin énormément 

à suivre.....

Ci-dessous mon Oncle